A l’heure des régimes sans gluten et du bien-être à tout prix, il en est un qui dit merde au « y-qu’à-faut-qu’on » : Chez Walczak, autrement appelé Aux Sportifs Réunis (Pars 15e) face au parc Georges Brassens. Un restaurant comme il n’y en a aucun autre à Paris, où rien n’est interdit.
Walczak, c’est un repaire, une adresse d’initiés qu’on se refile sous le manteau. Et pour cause : la porte est close. Pour entrer, il faut taper au carreau. Une fois montré patte blanche, vous voilà dans une capsule restée dans les années 50 où respire encore l’âme de Walczak, le père des ces « Sportifs réunis ».
Walczak. Yanek Walczak. Un mineur devenu boxeur qui affronta Marcel Cerdan. Et qui un jour raccrocha ses gants pour ouvrir son restaurant. Ou plutôt une taverne où recevoir ses amis. Un lieu qui suinte la ripaille, le rouge, les soirées folles que fréquentèrent Edith Piaf ou Georges Brassens, dont les photos sont encore accrochées au mur.
Rien n’a changé, pas même le nom du patron, puisque c’est le fils qui a pris la relève. Pas même la cuisine qui est digne de celle de grand-maman. Pas même les prix qui sont du siècle dernier : 30 euros le repas à volonté, de l’apéro au café (20 euros au déjeuner, également à volonté).
Round 1 : tour de chauffe avec un coup de rouge. Le rouge que vous allez chercher vous-même derrière le comptoir. Diiiing ! Le combat est lancé. Direction le buffet. Un coup de pâté. Une dose de sauciflard. Une louche de carottes râpées. On est déjà un peu essoufflés mais on reste chaud pour la suite.
Round 2 : attaque surprise d’un jambon espagnol. Il n’était pas prévu celui-là. Normal, chez Walczak rien n’est prévu. C’est au coup par coup, selon l’intuition du chef qui sort les produits à la gueule du client.
Round 3 : le plat boxe dans la catégorie poids-lourd. Tournedos pour mes partenaires, poulet à la crème pour moi. Le tout accompagné de petites patates à l’oignon. Est-ce bon ? Ce n’est pas la question. C’est copieux. Et on se marre bien. La serviette, vous la mettez autour du cou. Le pain, vous le piquez à vos voisins, des habitués qui, à ce stade du repas, sont aussi ronds que vous.
Round 4 : uppercut du fromage. Et qui vous prend de surprise. Un fromage mémorable non par son affinage mais parce qu’il vous pousse à donner le meilleur de vous-même.
Round 5 : ménagez vos efforts, les desserts n’en valent pas la peine. La bouffe est simple et faite maison, à l’exception des desserts (glace ou salades de fruits en conserve). Et puis vous avez déjà bien donné. Au suivant.
Round 6 : K-O par la prune, servie elle aussi à volonté. L’arbitre siffle. Vous soulève le bras. Champion du monde.
L’addition arrive. 30 euros par tête tout compris. Ivre, vous croyez qu’on se fout de vous. Pourtant non. A peine de le temps de vous remettre debout que la sono crache du Brassens à toute berzingue. Les copains des copines des nièces du personnel s’éclatent. On se croirait au bal Musette.
Vous n’avez pas rêvé. On est bien à Paris. Aux Sportifs Réunis.
Bon à savoir : 20 euros au déjeuner, 30 euros au dîner pour un repas à volonté. Passez un coup de fil avant d’y aller. Très bonne adresse pour les groupes.
Chez Walczak – Aux Sportifs Réunis
75 Rue Brancion, 75015 Paris
Métro Convention ou Porte de Vanves
01.48.28.61.00
Restaurant dans le quartier : La cave de l’Os à Moelle (terroir), Al Karam (libanais copieux), Yanase (japonais gastronomique)
Billet écrit à 4 mains avec Mr Q
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